mercredi 21 mai 2008

Guy Thouvignon


Guy Thouvignon est une énigme, comme beaucoup de photographes, et il y a beaucoup de photographes à Toulon (mais je crois que je l'ai déjà dit, non ?).
En fait je crois qu'il est un photographe de mode (mais que penserait-il de cet ukase).
Ses photos sont souvent froides, glacées, à l'opposé de ce qu'est sa présence personnelle. Je crois que l'on ne connaît qu'une très petite partie de ce qu'il fait.

Chantal Teyssier


Elle n'habite plus Toulon, mais y a vécu de forts moments, elle est réfugiée aujourd'hui au pied des Pyrénées, dans un endroit comme je les aime vraiment.
Elle résiste, persiste, à y faire ce à quoi elle croit : des documentaires sociaux, des médias où le public est la source.
C'est d'abord une amie très, très chère, que je vois trop peu.
Exception : voici deux photos d'elle.
Elle est sur l'une (non, elle n'est pas une chèvre, donc c'est l'autre).
Je crois qu'elle est une grande photographe; je crois aussi qu'il faudrait un jour que je trouve le temps de le faire savoir à quelques personnes pour qui cela compterait.

mardi 20 mai 2008

Marie Lyne Costantini


Je ne sais franchement pas ce qui se passe avec Marie Lyne Costantini.
Un style régulier, un savoir faire, une constance, des sujets, et très peu de reconnaissance.
Certes le travail matiériste peut parfois lasser tant il est ici présent.
Mais à ce niveau là, on pourrait attendre plus.
Peut-être faudrait-il qu'elle cherche à laisser écrire sur elle... pourtant, deux regards suffisent à convaincre.

Sylvie Gérard


C'est une voyageuse, et en se posant à Toulon elle apporte un bout d'Afrique, intériorisé, qui sonne vrai.
Elle allie naïveté et sophistication, croisement de vocabulaires et langages mêlés.
En ce moment, elle va dans des directions qui rejoignent parfois mes exigences : séries de poches de plastiques égrenant les billets de train de voyages répétés, chaque billet se dégradant différemment, racontant une histoire.

Colette Chauvin


Oui, surprise, je respecte, admire et aime Colette Chauvin. Vous avez certainement remarqué qu'il manque ici un pan complet de la peinture toulonnaise (celle qui se vend pourtant extrêmement bien, même au Japon et aux Etats Unis).
Que voulez vous, ce site est subjectif.
On n'y trouve même pas Germaine Parano, dont l'oeuvre avait fait scandale dans "Support Surfesses" - d'ailleurs Madame Baboulène s'était fendue d'une lettre pour exprimer toute sa révolte. Je peux le dire aujourd'hui, Germaine Parano et ses serpillières serties de liquide à vaisselle militant pour l'égalité, c'était moi, et je n'ai jamais fait d'autres oeuvres.
Mais revenons à Colette Chauvin. Elle, elle en fait, des oeuvres.
Que certaines trames de sa "façon" puissent apparaître parfois surannées ne fait que me plaire.
Parce qu'il y a une recherche de réalité, de douceur et de pureté qui s'imposent.
Parce que je n'ai vu d'elle aucune oeuvre médiocre ; parce qu'aussi elle ne s'impose jamais - y compris dans ses façons de s'exprimer personnellement.
Ses oeuvres s'imposent d'elles mêmes et passent le temps en gardant le même impact.

lundi 19 mai 2008

Antoine Loknar


Il est très à part dans cette collection de personnes au travail - Antoine Loknar est, il me semble, yougoslave (je sais bien, cet espace n'existe plus). C'est bête, mais à cause de cela j'ai toujours eu envie de faire des parallèles avec Velickovicz.
Il y aurait des points communs dans l'énergie, la représentation de violences.
Et aussi dans le fait qu'il y a l'apparition de l'émotion brute, qu'il y aussi du dessin et quelquefois l'apparition d'une narration.
S'il n'y avait pas eu quelques galeries privées, dont l'Espace Castillon (jeunes gens, le phénomène est récent, si vous saviez comme nous en avons manqué en d'autres temps !), nous n'en aurions peut-être jamais entendu parler, et pourtant, oui, il appartient à notre espace.

Henry-Noël Aubry


C'est l'occasion de revenir sur deux grands tabous dans l'art : l'artisanat et le travail de commande.
Henry-Noël Aubry est mosaïste.
Difficile de faire mieux dans la symbolique historique : en Occident, le travail de la pierre touche au sacré, je ne sais toujours pas vraiment pourquoi, et les mosaïques romaines sont parmi les oeuvres les plus touchantes qui existent.
Alors, double tabou, double provocation, voici une oeuvre d'art qui est de l'artisanat et de la commande, et un clin d'oeil humoristique et chic en même temps. Ce que vous voyez ici est le sol de l'une des plus grandes chocolateries du monde, à Paris. Rare et mythique, et d'ailleurs plus connue dans le monde qu'en France. Figurez vous que c'est Henry Noël Aubry qui a réalisé cette mosaïque. Et qu'il en émane un sentiment, une grandeur atemporelle qui est un des signes de l'oeuvre d'art.

jeudi 15 mai 2008

Michel Dufresne


En fait, je regrette de ne pas m'adonner plus à la peinture, préférant généralement les jeux intellectuels incongrus dans le temps et l'espace.
Michel Dufresne fait partie de ceux qui me rappellent que ma pratique des arts plastiques est trop personnelle pour être agréable.
Comment dire ? Il peint. Bonhomme carré et sensible, je ne sais pas pourquoi, si je dois définir sa peinture, je n'arrive pas (mais je n'ai jamais été très fort avec la peinture) à me représenter autre chose que du jazz.

Serge Mikélian


Au milieu du XXème siècle, un architecte varois, moderne, a reçu le Prix de Rome. Qui s'en souvient ?
Il a rêvé - et travaillé - à appliquer la Charte d'Athènes à Toulon : de l'air, de la lumière, des circulations faciles.
Pourquoi l'a-t-on oublié ? Parce que son projet, le Port Marchand, a été réalisé n'importe comment jusqu'à devenir l'erreur qu'on sait. En fait, si vous regardez bien certains immeubles du Port Marchand, vous remarquez une qualité ornementale, des lignes pures, des orientations bien calculées vis à vis du mouvement du soleil. C'est lui.
En fait, le Port Marchand aurait dû être comme sur la maquette ici en photo : cohérence a contrario avec les voies de circulation, ouverture, cohérence avec le soleil, la mer et les vents, bassin artificiels... Confort pour tous et paysage au plus large.

vendredi 9 mai 2008

Sacha Koutseff


Qu'il ne se vexe pas : c'est le Géo Trouvetout de l'art contemporain ici. Il ne se vexerait pas parce que je l'ai déjà souvent maltraité avec ce type de réflexion.
Ingénieur (catapulteur d'avions), il a un langage poétique à lui, qu'il a toujours défendu dans toute adversité.
Il faisait des mobiles (avec le modèle indélébile de Calder, et aussi de Miro), il est moderniste, il joue avec la technologie.
Mais il rencontre profondément la sensibilité et l'esprit commun que je perçois à ceux qui créent en ayant vécu ici : un rapport aux éléments, un atypisme personnel sont parmi les choses qui le prouvent.

Pierre Tilman


Comment dire ? Pierre Tilman me manque. Je sais, il n'est pas loin (Salernes). Poète, poète contemporain, en tribu avec Robert Filliou (et là on retrouve Dechifre), balise de l'amitié dans les univers esthétiques, je suis sûr de n'avoir jamais compris vraiment tous les mondes qu'ouvrent ses petits personnages, ses mots, ces sortes de séries qu'il lance dans les airs.
Il a beaucoup publié. Il a pas mal exposé.
Pourquoi n'y a-t-il pas de grande expo sur lui (et ses amis, je ne peux pas m'enpêcher de le penser comme cela!).

Jean Pierre Le Boul'ch


Assez oublié, le Boul'ch, et pourtant c'est un grand, et pourtant il a eu sa rétrospective à la Villa Tamaris (il y a deux ans).
Le Boul'ch est un fils de Toulon entièrement formé sur place et dont les travaux n'ont pas eu de frontières, ont croisé toutes les grandes idées avec modestie et implication.
Le conservatisme qui règne ici aujourd'hui me pousse à rappeler qu'il témoigne, comme bien d'autres d'alors, qu'on peut être toulonnais et ouvert, toulonnais et connu. Avoir participé aux mouvement de recherche, de risque intellectuel.
Et pourtant ! Il a réussi à laisser une trace en tant que peintre - c'est pour moi le comble du conservatisme ! - tout en participant activement à la Nouvelle Figuration, tout en se livrant à de l'interdisciplinaire : il a fait des films, utilisé toutes les sources et matériaux possibles.
Je ne sais pas pourquoi, il me fait penser aussi à Hantaï (mais c'est une autre histoire).